Non pas du tout ! « TDA/H » veut dire Trouble De l’Attention, avec ou sans Hyperactivité.
Un problème d’« attention » ?
L’attention, c’est comme un filtre qui permet au cerveau de se focaliser sur une chose en faisant abstraction du reste.
Par exemple, quand on discute avec quelqu’un, on se centre naturellement sur le son de la voix de la personne et on « oublie » le reste, la voix des gens qui parlent autour, le bruit qui vient de l’extérieur, etc.
L’attention est donc limitée (on ne peut pas être partout à la fois) et c’est quelque chose d’involontaire.
La concentration, au contraire, c’est le fait de se centrer volontairement sur une tâche (par exemple : écouter le prof). Pour que ce soit possible, il faut que notre « filtre » attentionnel qui est automatique fonctionne, c’est-à-dire écarter les sources de distraction (ne pas entendre les bruits environnants).
Tu peux aussi avoir un filtre attentionnel qui fonctionne : tu ne calcules pas les autres mais si tu ne te concentres pas, tu n’écoute pas non plus le prof.
On a tous plus ou moins de mal à rester parfois attentif. Mais les personnes qui ont un trouble de l’attention ont particulièrement du mal à le faire. Au point que cela devient une véritable gêne dans la vie quotidienne. Autre moyen de détecter un trouble de l’attention : les difficultés à se concentrer concernent tous les domaines d’activités : études, loisirs, relations aux autres, etc.
L’hyperactivité
C’est le besoin permanent de bouger. On parle de Trouble de l’Attention AVEC Hyperactivité quand les difficultés d’attention se manifestent à travers le mouvement.
À l’école, ce sont des enfants qui ont beaucoup de mal à rester en place, qui se tortillent sur leur chaise par exemple, parlent tout le temps, n’écoutent pas les consignes, qui peuvent répondre aux questions alors qu’on n’a même pas fini de la poser, très facilement distraits par ce qui se passe ailleurs, etc. C’est une sorte de « papillonnage » permanent.
En tant qu’étudiant ?
Quand on devient adulte, l’hyperactivité passe souvent, avec quelques restes (remuer le pied quand on est assis par exemple) mais certains troubles peuvent persister.
« 45% des enfants hyperactifs présentent à l’âge adulte encore certains aspects ».
Ce sont les difficultés liées à l’attention qui perdurent. On retrouve des personnes adultes qui peuvent être impulsives, qui ont souvent plein d’idées qui fusent sans arriver à les concrétiser, elles peuvent rencontrer des problèmes d’organisation, de procrastination (tout remettre au lendemain), avoir du mal à gérer les priorités.
Beaucoup de personnes qui ont un TDAH ne parviennent pas aux études supérieures. Comme on a pu le voir tout à l’heure, l’école ce n’est pas leur truc ! Pour ceux qui y parviennent, c’est souvent qu’ils ont été bien encadrés, que l’on a été beaucoup derrière eux pour les devoirs, etc.
Le problème à l’entrée dans la vie étudiante, c’est qu’ils perdent ce cadre justement et vont être livrés à eux-mêmes. Ces personnes vont avoir plein d’activités en même temps, mais elles ont finalement du mal à tout gérer.
Il faut donc, pour que ces personnes réussissent, qu’elles soient capables de s’autodiscipliner. On peut, par exemple, se faire un planning de travail, en changeant d’activité tous les quarts d’heure, car sinon on perd sa concentration.
Ce sont des étudiants qui peuvent changer un grand nombre de fois de cursus parce qu’ils finissent toujours par se lasser. Ce qui ressort finalement, c’est un sentiment d’ennui fréquent, d’insatisfaction permanente et tout ça va souvent avec une mauvaise estime de soi. Il peut y avoir des problèmes dans les relations car on paraît tantôt très réactif à cause de l’impulsivité, tantôt trop distant car notre attention n’arrive pas à se fixer longtemps sur une même chose et cela peut donner à nos proches l’impression qu’on s’en fiche.
Il y a aussi un risque plus important, 2 à 3 fois plus, d’avoir des comportements addictifs à la drogue ou à l’alcool. C’est souvent un moyen d’échapper à l’ennui. Mais attention, ce n’est pas une solution car ces substances ont des effets néfastes sur le cerveau.
Que faire ?
Tu peux prendre rendez-vous avec un neurologue ou un neuropsychologue. Ces professionnels sont spécialisés dans les tests pour déterminer de façon objective un diagnostic. Cela permet de trouver des stratégies pour vivre avec et reprendre confiance en soi, car souvent le TDAH, s’il n’est pas pris en charge, peut entrainer l’échec scolaire ou des problèmes avec l’entourage qui ne comprend pas. Si tu ne souhaites pas consulter un·e spécialiste en première intention, tu peux prendre rendez-vous avec Apsytude pour faire le point.
Pense aussi à regarder notre article vrai ou faux sur la prise en charge du TDAH !