Quand on traverse une période de mal-être, la question des médicaments se pose très souvent. Mais entre ce que raconte le copain, internet et la télé, pas facile de s’y retrouver ! On te propose de faire un petit point sur le sujet.
Les psychotropes, qu’est-ce que c’est ?
Les « psychotropes » sont des molécules qui agissent sur le fonctionnement de notre cerveau : ils augmentent son activité ou la diminuent. On trouve dans cette catégorie les excitants comme le café, les drogues, mais aussi certains médicaments qu’on te propose de découvrir dans cet article (voir la rubrique « les différents types de médicaments psychotropes »).
Quand est-ce qu’on peut en avoir besoin ?
On peut tous avoir besoin d’une aide extérieure pour se sortir d’une période de souffrance.
La culture occidentale conçoit l’individu en séparant corps et esprit, mais en réalité les deux sont liés. Du coup, quand une personne est en souffrance on peut traiter cette souffrance sur le plan psychologique ou le plan biologique. Comme les deux sont imbriqués, en agissant sur l’un on agit sur l’autre, et le plus efficace est donc d’agir sur les deux.
Par exemple si tu te casses une jambe (ce qu’on ne te souhaite pas !), on va commencer par te demander d’utiliser une béquille pour ne pas trop solliciter ta jambe, ce qui te permet d’accélérer la guérison. Evidemment, tu peux t’en passer, mais alors la convalescence dure plus longtemps. En parallèle, il faut faire des séances de rééducation pour ne pas prendre le risque de garder une jambe fragile. Les médicaments sont des béquilles, un soutien le temps de retrouver des forces et une certaine stabilité. La psychothérapie est la rééducation qui te permet de marcher à nouveau, voire mieux qu’avant.
Comment ça fonctionne ?
Les neurotransmetteurs sont des molécules qui permettent de transmettre l’information d’une partie à l’autre du cerveau. Ces messagers sont impliqués dans différentes sensations. Par exemple, la dopamine est impliquée dans les sensations de plaisir, la sérotonine dans les sentiments de bien-être. La dépression, par exemple, est liée à un manque de sérotonine, même s’il est difficile de savoir si c’est une cause ou une conséquence !
Les médicaments, eux, agissent sur notre cerveau en imitant le rôle de ces messagers ou en favorisant leur production. Si on reprend l’exemple de la dépression, la plupart des antidépresseurs favorisent l’action de la sérotonine.
Si tu veux en savoir plus sur comment cela fonctionne, tu peux consulter le site internet Le cerveau à tous les niveaux.
Les différents types de médicaments « psychotropes »
Tous les médicaments psychotropes n’agissent pas de la même façon, il y a plusieurs catégories :
- Les anxiolytiques ou tranquillisants : les anxiolytiques ont pour but de réduire un état de tension comme l’anxiété et le stress. Parmi les plus connus, on retrouve Lexomil®, Lysanxia®, Temesta® et Valium®.
- Les antidépresseurs : comme leur nom l’indique, les antidépresseurs agissent contre les symptômes de la dépression (par exemple : tristesse, troubles du sommeil, anxiété, etc.). Il y a par exemple Prozac®, Effexor®, Zoloft®, etc.
- Les thymorégulateurs ou normothymiques : ce sont des régulateurs de l’humeur. L’humeur est la tonalité donnée à ce qu’on vit. C’est une sorte de coloration des évènements. On utilise d’ailleurs souvent la métaphore des couleurs dans le langage courant pour parler de notre humeur. On dira par exemple qu’on « voit la vie en rose » quand tout va bien, qu’on « broie du noir » lorsque notre humeur est mauvaise et que tout semble négatif. Les thymorégulateurs évitent que notre humeur passe d’un extrême à l’autre, ils viennent la stabiliser et lui donnent une régularité. On retrouve dans cette catégorie Tégrétol®, Dépamide®, Dépakote®, etc.
- Les neuroleptiques : on les appelle aussi les « antipsychotiques ». Lorsqu’une personne a des hallucinations, délire, les neuroleptiques vont permettre de les faire disparaitre. Quelques exemples : Largactil®, Haldol®, Tercian®, etc.
- Les hypnotiques : il s’agit tout simplement des « somnifères ». Exemples : Imovane®, Stilnox®, Noctran®, etc.
Est-ce que c’est efficace ?
Oui, ces médicaments ont de réels effets sur le cerveau donc il est important de respecter les doses prescrites. En plus, chaque médicament a un dosage précis en fonction de la personne. Donc le dosage qui convient à un proche ne te conviendra sûrement pas !
Ces médicaments peuvent fortement contribuer à l’amélioration du quotidien de la personne mais ça ne règle pas tout ! On te conseille d’en parler avec ton médecin généraliste ou un psychiatre.
Vais-je devenir addict ?
Les antidépresseurs n’amènent pas de dépendance. Par contre, c’est vrai que les anxiolytiques peuvent créer une accoutumance.
Prendre des médicaments psychotropes n’est pas anodin mais c’est parfois nécessaire, d’où la nécessité d’être bien pris en charge par un médecin.
Est-ce que c’est pour toujours ?
Dans la plupart des cas, non. La durée est variable, on en prend pendant un certain temps jusqu’à ce que ça aille mieux, mais attention à ne pas arrêter sans l’avis d’un médecin ! L’arrêt brutal du traitement peut causer des effets secondaires importants.
Dans certaines maladies il arrive que le traitement soit permanent, dans la schizophrénie par exemple, mais ce n’est vraiment pas une généralité !
Qui peut les prescrire ?
Il n’y a QUE les médecins qui peuvent prescrire des médicaments. Ça peut être ton médecin généraliste ou un psychiatre.
Attention, il est fortement déconseillé voire dangereux de prendre ce genre de médicament sans l’avis d’un médecin, en se servant dans l’armoire à pharmacie de maman par exemple !