Certains mots ne font que résonner dans ta tête ? C’est la panique ! T’es toujours autant inquiet·e pour le climat ? Y’a pas un truc qui ne te ramène pas à ça ?
Face à ce constat de désastre environnemental, les réactions sont multiples. Si certaines personnes semblent y accorder peu d’importance, d’autres en revanche sont (fortement) impacté·e·s par les enjeux environnementaux. Vous connaissez Greta Thunberg ? Il parait qu’elle a fait une dépression à cause de ça. Y’en a qui parlent de dépression verte, d’éco-anxiété, de solastalgie ou même de burn-out du colibri !
Alors, je sais pas si je fais un tournicoti de mouche ou si j’ai un « syndrome de stress pré-traumatique » mais ce que je sais c’est que je ne me sens pas très bien voire pas bien du tout !
L’éco-anxiété, c’est quoi ?
En France, il semblerait que le terme d’éco-anxiété soit le plus utilisé. Pour l’American Psychological Association dans son rapport de 2017, l’éco-anxiété serait le fait de se faire du souci pour son avenir, celui de ses enfants et des générations futures, sur la base des changements climatiques et environnementaux perçus dans l’actualité et envisagés pour le futur. Cette inquiétude amène de nombreuses personnes à se sentir impuissantes, vulnérables, et frustrées dans leur capacité d’action pour influencer le changement climatique.
L’éco-anxiété n’est pas considérée par les professionnels de la santé comme une maladie car il s’agirait d’une réaction rationnelle face aux actualités scientifiques concernant l’avenir de la planète. A ce sujet, tu peux jeter un coup d’oeil sur cette vidéo : Le stétho d’Alice.
Mais tout le monde n’a pas le même rapport à ces enjeux environnementaux : certain·e·s y seront plus sensibles, d’autres moins. La perception que l’on se fait de cette réalité et des conséquences environnementales peut ajouter un stress supplémentaire à celui de nos préoccupations quotidiennes. Et pour gérer le stress, on agit en fonction de nos ressources personnelles et du soutien social que l’on possède. Les plus sensibles pourront même se sentir paralysé·e·s et ne presque pas voir d’issues qui permettraient à la Terre de s’en sortir. D’autres se sentiront capables d’agir et créeront des éponges japonaises faites maison.
Tu peux aussi être impacté directement ou indirectement, ça dépend d’où tu habites par exemple. Si tu viens tranquillement te faire dorer la pilule au soleil depuis que tu es petit·e sur une plage de la côte ouest et que tu constates que plus le temps passe, plus la mer grignote la terre, il est probable que tu ne te sentes pas bien en constatant ça. Mais tu peux également souffrir à force de regarder des reportages qui parlent de la disparition des ours polaires !
Différentes manières d’être « éco-anxieux·se·s » ?
SylvieSylvie a 35 ans, elle est mariée et a deux enfants. Elle a repris des études et est en Licence de Développement Durable. A chaque fois qu’elle étudie des articles parlant des catastrophes climatiques, elle se sent anxieuse. Elle pense beaucoup à l’avenir, elle se demande dans quel monde vont grandir ses enfants, est-ce qu’ils auront une bonne qualité de vie, et est-ce qu’ils seront en sécurité ? Des fois, il lui arrive même de regretter de les avoir mis au monde. Alors, pour éviter de penser à ça, Sylvie s’investit beaucoup pour l’écologie, traque le moindre déchet recyclable, et fabrique le plus de choses qu’elle peut, comme sa lessive. |
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AlexandreAlexandre ne sait plus quoi faire. Entre le stress de l’université, les difficultés financières qu’il vit en tant qu’étudiant, et ce qu’il nomme « l’effondrement écologique » : il fait régulièrement des crises d’angoisse. Il se sent seul et en colère. Le mois dernier, il a quitté un repas de famille parce qu’il a eu l’impression que son entourage ne prenait pas la mesure de l’urgence environnementale. Depuis, il n’a plus de contact avec eux·elles. |
SamSam a 24 ans, il fait des études de commerce et va bientôt partir effectuer son stage en Australie. Il se sent très triste lorsqu’il pense aux plantes et aux animaux affectés par les changements climatiques. Il se demande bien ce qu’il va pouvoir faire pour changer la donne en Australie, et il se sent impuissant. Sam rumine beaucoup, et de plus en plus souvent il lui arrive de consommer du cannabis pour s’endormir. |
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Natasha
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Emotions et solutions
Comme tu peux le voir, une personne éco-anxieuse peut ressentir un large éventail d’émotions et de sentiments dont la tonalité est généralement plutôt négative et dont l’intensité et la nature varient dans le temps. D’après le sondage mené par Yougov en 2019 : l’éco-anxiété se manifeste par de la colère pour 39 % des personnes interrogées et la peur serait ressentie auprès de 34 % d’entre elles. Dans d’autres études, la tristesse et des sentiments comme celui d’être impuissant·e ou vulnérable semblent être prédominants.
Ces émotions, sentiments, sensations peuvent être fréquents dans la vie, mais l’impact qu’ils ont sur notre manière de penser et de prendre des décisions peut être problématique. Ainsi, certains comportements seront moins rationnels si notre capacité de gestion des émotions est débordée, ce qui risque de limiter notre engagement dans des actions alternatives. Par exemple, le sentiment d’impuissance peut devenir tellement intense chez une personne qu’elle en arrive à considérer que même les petits efforts ne servent plus à rien comme chez Sam, qui se trouve désemparé et ne parvient plus à investir son quotidien. Alors que chez Sylvie, même si l’anxiété est intense, elle parvient à agir en créant sa propre lessive.
Il semble alors important de développer ses ressources en matière de gestion du stress. Pour cela, tu peux retrouver un de nos articles qui te donne des informations de « comment faire » : Astuces anti-stress
Et voici une petite boîte à outils pour diminuer l’éco-anxiété :
1. Le premier tri sélectif : c’est celui des infos !
C’est clair ! On reçoit plein d’informations sur l’état environnemental actuel et sur l’écologie. La première des choses à faire, c’est déjà de se poser la fameuse question : “Info ou intox ?”. Puis, de trouver un équilibre entre les « good news » et les mauvaises pour aider à se bouger et pas seulement se démoraliser.
2. Ne tournons plus 7 fois notre langue dans notre bouche !
PARLONS-EN ! Que ce soit avec son entourage, avec un·e psychologue ou avec des personnes qui ressentent la même chose. Le partage et les rencontres peuvent avoir des effets bénéfiques pour lutter contre l’anxiété : on se sent moins seul à vivre ses difficultés et on se donne des trucs et astuces pour agir !
3. C’est conseillé de mettre la main à la pâte mais à son rythme !
Une mise en action pour améliorer l’état environnemental participe à notre bien-être. Chacun peut contribuer à la transition écologique, comme la légende du colibri : aussi petit qu’il soit, il fait sa part. A petite échelle, on peut trier ses déchets ou à plus grande échelle, on peut s’engager dans des associations qui luttent contre le réchauffement climatique.
Dans cette petite boîte à outils, voici quelques institutions pour agir à plusieurs plus facilement :
- Urgence écologie : un groupement politique qui organise des conférences auxquelles vous pouvez participez !
- Zéro Waste France : une association qui a pour objectif, la transition écologique globale ! Réduire, composter, recycler et trier les déchets sont l’une de leurs missions.
- Notre planète : un forum pour partager sa pensée et s’enrichir de celle des autres.
Enfin, n’hésite pas à consulter un·e professionnel·le : il·elle pourra t’aider à faire le point et trouver comment gérer cette anxiété : Prendre rendez-vous.